GERMAINE TILLION

Ethnographe du camp de Ravensbrück

Après des études d’ethnologie, Germaine Tillion (1907-2008) effectue dans les années 1930 plusieurs longs séjours de recherche en Algérie.

A l’été 1940, elle monte un réseau de résistance avec des collègues du Musée de l’Homme à Paris. Dénoncée, elle est arrêtée et déportée à Ravensbrück en octobre 1943. Sa formation d’ethnologue lui permet d’y repérer les mécanismes d’exploitation et d’extermination qui sous-tendent le système concentrationnaire. Elle s’attache à les décrire à ses co-détenues, ce qui leur permet de comprendre que leurs expériences personnelles font partie d’un système. Après la libération et jusqu’à son décès, Germaine Tillion consacre une grande partie de son temps à la documentation et l’analyse du camp de Ravensbrück.

«Il faut comprendre ce qui vous écrase!»

Germaine Tillion
Acrostiches avec les noms de responsables de la SS dissimulés dans des recettes de cuisine, avant 1945 
Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon, 2009.1242.07.09 

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Beaucoup de femmes échangent et notent secrètement des recettes de cuisine au camp de concentration de Ravensbrück. Ce n’est cependant qu’en apparence que Germaine Tillion s’intéresse aux « Tartines au four » et aux « Écrevisses à la basquaise ». Les premières lettres de chaque ligne, lues de haut en bas, forment le nom des médecins SS Richard Trommler (écrit Tromer) et Martin Hellinger (écrit Helinger). Clandestinement, Germaine Tillion parvient à faire sortir du camp ces bouts de papier, parmi d’autres. 

Germaine Tillion lors d’une mission ethnologique dans les Aurès/Algérie, années 1930 
Association Germaine Tillion, Paris